Bienvenue dans l’univers de la santé fonctionnelle
Dans mon cabinet de Kiné, ce mot « inflammation », revient régulièrement, particulièrement quand les résultats escomptés sont insuffisants. J’ai souhaité ainsi vous expliquer en quoi la démarche en santé fonctionnelle est d’une grande utilité lorsque votre corps ne se répare pas, qu’il souffre malgré une rééducation mécanique progressive mais aussi lorsque vous êtes atteint d’une maladie dite chronique.
A l’image d’une guerre, l’état inflammatoire se caractérise par un recrutement important de cellules et de molécules visant à lutter contre une agression puis à restaurer l’intégrité territoriale. ll s’agit d’une réaction physiologique, essentielle à l’organisme mais parfois, lorsque que cette inflammation perdure, il est important de s’interroger sur les causes afin que vous retrouviez votre « paix intérieure ».
Cet article a donc pour but de comprendre les mécanismes en jeux et de vous donner des pistes quant aux déséquilibres éventuels.
L’inflammation est un mécanisme naturel qui va se mettre en place quand l’organisme subit une agression: chimique, toxique, microbienne, traumatique.
La réaction inflammatoire locale va se manifester par une rougeur, une douleur, une chaleur et un gonflement des vaisseaux et l’afflux de sang de cellules pour la défense locale: on parle alors d’inflammation aigüe. les molécules responsables de ces réactions se nomment les prostaglandines. Ce sont des substances issus des acides gras présents dans les membranes cellulaires. Selon leur type, elles vont avoir des propriétés favorisant l’inflammation ou au contraire, la maintenant sous contrôle.
Elle est indispensable à l’organisme car elle permet l’élimination des agresseurs et assure la réparation des lésions. Elle s’arrête lorsque les agressions disparaissent. L’inflammation, c’est donc notre système de défense, qui en temps normal, si elle est bien contrôlée, est bénéfique.
Parfois, heureusement peu souvent, l’inflammation s’emballe et est excessive: le système immunitaire recourt à des armes de destructions massives provoquant un état échappant à tout contrôle et donc dangereux pour l’organisme. Vous avez sans doute entendu ce terme lors de l’épidémie du covid 19: ces personnes victimes de cette guerre nucléaire avaient malheureusement un système immunitaire défaillant: en effet, notre armée ne doit ni être trop combative ni insuffisamment.
L’inflammation chronique correspond quant à elle à une activation permanente du système immunitaire. Nous assistons alors à l’enlisement du conflit, comme une guerre froide où la tension est palpable mais silencieuse.
Ce type d’inflammation est sournois, le conflit est latent. La présence de cette inflammation à bas bruit sur le long terme nous rend plus vulnérable aux maladies, d’où l’importance d’essayer de la réduire.
Au sein de ma patientèle en kinésithérapie, le cas le plus parlant est celui des tendinites ou de la douleur de dos qui vont durer plus longtemps chez les patients présentant un terrain inflammatoire de bas grade.
Lorsqu’une intrusion est détectée par l’organisme, notre chef des armées va déclencher une succession de réactions via les globules blancs. Ceux-ci sont fabriqués dans la moelle osseuse et sont présents dans le sang et le tissu lymphatique. Au tout début, cette réaction est locale et non spécifique: on parle d’immunité innée, puis si besoin, les cellules impliquées vont avertir les soldats spécialisés en renfort afin d’être efficace vis-à-vis du type d’agression: il s’agit de l’immunité spécifique.
Les cellules de la réponse immunitaire innée sont différentes des cellules du système immunitaire acquis. On retrouve les cellules macrophages, dendritiques, polynucléaires et les cellules NK (Natural killer) pour l’immunité innée et pour l’immunité acquise les lymphocytes T et B, nos tireurs d’élite.
Ces cellules communiquent entre elles de façon très organisée, chacune a son rôle à jouer dans la réponse immunitaire et tout déséquilibre peut être problématique.
Les cellules de l’immunité produisent des armes de communication et des armes chimiques permettant la neutralisation et la destruction des agents pathogènes dont les prostaglandines, les cytokines, les anticorps circulants et l’histamine (impliqué dans les pathologies allergiques).
Les prostaglandines sont considérées comme des médiateurs pro-inflammatoires ou anti-inflammatoires selon la nature de la molécule et du récepteur activé, et le contexte cellulaire.
Les cytokines (ou interleukines) font partie de ces molécules qui vont amplifier la réponse immunitaire en favorisant la multiplication et/ou l’activation des différentes cellules de l’immunité localement et à distance de l’agression. Elles servent en quelque sorte de messagers. Leur présence en excès peut conduire à de l’inflammation excessive et pathologique.
Quant aux anticorps, ils agissent en se liant à des antigènes spécifiques à la surface des intrus et en les empêchant de se fixer aux cellules de l’organisme. Cette action est importante, car elle empêche l’antigène de pénétrer dans les cellules et de les endommager, protégeant ainsi notre santé.
Lors d’une guerre, les civils sont souvent impactés par les combats qui provoquent des dommages collatéraux. De même, lorsque l’inflammation se prolonge, les tissus de la zone sont soumis à une attaque continue de dommages oxydatifs. Au fil du temps, elle peut provoquer une dégénérescence supplémentaire des tissus et donner lieu aux maladies que nous associons au vieillissement.
Selon que l’inflammation soit aigue ou de bas grade, deux marqueurs vont nous renseigner sur l’état du champ de bataille: la CRP (C réactive Protein) et la CRPus. Il s’agit d’une protéine synthétisée par le foie lors de l’inflammation.
Il s’agit de la mesure la plus fréquente lors d’un bilan sanguin classique. Elle doit se situer en dessous de 5mg/l. Un taux élevé peut signifier la présence d’une infection, d’une maladie inflammatoire ou d’une blessure.
Elle est mesurée peu fréquemment en médecine classique mais fait partie des analyses incontournables en médecine fonctionnelle. Un taux supérieur à 1 mg/l (voir à 0,5) peut signifier un état d’inflammatoire de bas grade, augmentant le risque de maladies de civilisation : diabète, infarctus, AVC, Alzheimer, Parkinson etc.
Ces deux marqueurs permettent de mesurer si la guerre est « éclair » et si l’inflammation est aigüe, ou bien si nous sommes en « guerre froide » et que le terrain est propice à un conflit imminent. Dans le premier cas, il vous faudra consulter un médecin afin de comprendre ce qu’il est en train de se jouer et surtout la localisation de votre guerre intérieure: c’est un marqueur médical. Quand au second cas, la suite est pour vous, il s’agit d’un marqueur de votre terrain inflammatoire et de vos risques à développer des soucis de santé encore plus dommageables que vos douleurs actuelles s’il y a: nous serons alors dans la prévention.
Comment le conflit s’est-il installé et est passé d’un désaccord à une guerre? Quelles sont les causes d’une inflammation non résolue et/ou de la présence d’un état inflammatoire de bas grade chronicisant les douleurs?
En effet, si le champ de bataille est minée, il va vous falloir désamorcée toutes les bombes bien enfouies dans ce terrain.
Rappellez-vous: 70% du système immunitaire se situe au niveau de la barrière intestinale. Ainsi, lorsque cette barrière ne fait plus office de remparts, des molécules du « non soi » pénètre dans notre territoire et notre armée réagit en déployant les cellules et les molécules de l’inflammation.
Cette perte d’étanchéité peut avoir plusieurs causes, une d’elles est le déséquilibre de la flore intestinale, menant à des dysbioses. Le bon équilibre est alors rompu et parfois des bactéries ou des champignons naturellement présents au sein de notre écosystème prolifèrent dangereusement, altèrent nos remparts et produisent des substances nommées LPS ou endotoxines qui activent
un processus inflammatoire (NFKappaB). C’est un peu comme si une rebelion interne faisait vaciller notre paix intérieure.
Dans la grande famille des acides gras, les omégas 3 et omégas 6 sont des cousins proches. Ils font partie de la même famille des acides gras poly-insaturés (AGPI).
les omégas 6 ont pour chef de file l’acide linoléique (AL) qu’on retrouve dans le monde végétal. C’est à partir de l’AL que notre organisme, tout comme les autres animaux, est capable de fabriquer l’Acide arachidonique, un oméga 6 à plus longue chaine.
les omégas 3 ont pour chef de file végétal l’acide alpha-linolénique (ALA) à partir duquel les hommes et les animaux fabriquent l’EPA et le DHA, des omégas 3 à plus longue chaine.
Les omégas 3 comme les omégas 6 sont des acides gras dits « essentiels » parce que l’Homme est incapable de les fabriquer. Ils doivent donc impérativement être apportés par notre alimentation.
Les Oméga 3 et 6 jouent, entre autres, 2 rôles absolument vitaux dans notre corps: ils composent nos membranes cellulaires, et ce qui nous intéresse ici: ils jouent un rôle majeur dans nos mécanismes d’inflammation.
L’un va être impliqué dans la mise en place de l’inflammation, on dit que les omégas 6 sont pro-inflammatoires. Alors que les omégas 3 interviennent dans un deuxième temps pour réguler et résoudre l’inflammation. Ils ont une action anti-inflammatoire.
Il s’agit donc d’un travail d’équipe complémentaire et bénéfique à condition que la contribution de chacun des acteurs de ce duo soit équilibrée.
Il sera alors important de veiller à un bon équilibre entre les deux pour éviter l’installation d’une inflammation chronique !
L’alimentation devrait apporter 5 molécules d’omega 6 pour 1 d’omega 3 (voir 3 pour 1!). Aujourd’hui, nous en sommes encore loin: en France, il est par exemple de 18/1. Aux États-Unis, le rapport omega 6/omega 3 peut même atteindre un ratio de 40/1.
L’industrialisation et les échanges commerciaux ont profondément modifié nos équilibres naturels. Aujourd’hui, comme nous l’avons vu notre alimentation occidentale est non seulement moins riche en acides gras polyinsaturés mais également totalement déséquilibrée par une carence en acides gras oméga 3 et un excès d’huile végétales riche en omega 6.
Les dommages collatéraux créés par la guerre elle-même sont toxiques pour l’organisme: on les appelle des radicaux libres. Ils sont considérés comme des agents pathogènes par le système immunitaire. En conséquence, celui-ci va déclencher une réponse inflammatoire pour tenter de les éliminer. Cependant, si la concentration de radicaux libres est trop importante et que les processus mis en place pour les épurer sont insuffisants, processus déterminé par la présence suffisantes d’anti-oxydants, le système immunitaire reste en alerte constante : cela conduit à ce que l’on appelle « l’inflammation chronique ».
Ainsi, les dégâts engendrés par la guerre empêchent la résolution de celle-ci. C’est un véritable auto-entretien et un cercle vicieux à rompre. Pour cela, Il faudra apporter au corps différentes substances qui permettront de jouer un rôle de réparation: ce sont en quelque sorte les infirmiers de la guerre!
L’insuline est sécrétée par le pancréas en réponse à l’augmentation du taux de sucre dans le sang. En excès, elle active la transcription des gênes de l’inflammation. De plus, le tissu gras produit des hormones favorisant l’inflammation.
La résistance à l’insuline est une diminution de la réponse des cellules à l’insuline. Elle décrit une situation où les cellules deviennent moins sensibles à cette hormone. Il s’agit du prédiabète souvent peu diagnostiqué malheureusement puisque invisible aux analyses de routine classique. La mesure du taux d’insuline dans le sang permet de détecter cette insulino-résistance par le calcul d’un indice appelé HOMA.
Cette vitamine ou plutôt cette hormone est synthétisée par la peau grâce aux rayons du soleil. Un de ses rôles est de moduler l’inflammation en régulant la production et la prolifération des molécules de l’inflammation: les cytokines pro-inflammatoires et en induisant la synthèse de substances anti microbiennes.
Nous sommes nombreux à être déficitaires! A tel point qu’elle n’est plus remboursée! Plusieurs solutions s’offrent à vous:
Un taux santé ne se contente pas d’être à 30 ng/ml mais nous rechercherons des valeurs situées au dessus de 60 ng/ml afin de bénéficier de ses multiples bienfaits qui ne résument pas seulement à son côté anti-inflammatoire.
Le cortisol est l’hormone de l’adaptation au stress sécrétée par les glandes surrénales. Il possède entre autres un rôle anti-inflammatoire en produisant des molécules en ce sens, il augmente les lymphocytes régulateurs qui tempèrent les réponses immunitaires excessives et il stabilise les mastocystes, ce qui le rend anti-allergique.
Le déficit de cette hormone se rencontre en cas d’épuisement faisant souvent suite à des périodes de stress chronique.
Tout comme les soldats de l’ONU, le praticien en santé fonctionnelle, en ayant une vision holistique du terrain inflammatoire du patient, va être à même de proposer des solutions adaptées. En effet, en ciblant les causes repérées au bilan, il pourra exercer toute la diplomatie nécéssaire afin de motiver son patient à effectuer des changements bénéfiques pour sa santé globale.
6 Chemin du Moulin de Sang
44210 Pornic
Possibilité de visioconsultation
Via WhatsApp ou Google Meet
Lundi 15h30-20h
Jeudi 15h30-20h
Si aucune date et/ou horaire proposés ne vous conviennent, n’hésitez pas à me contacter par mail ou par téléphone afin de trouver une solution adaptée
Téléphone : 06 33 39 13 29
Mail : erocheteau79@hotmail.com
Les entretiens proposés ne remplacent en aucun cas une consultation médicale. Ce suivi ne prétend ni diagnostiquer, ni soigner les pathologies mais constitue une prise en charge complémentaire à un suivi médical.
Une réponse
Vraiment c est magnifique
Tout est bien pensé et tellement bien imagé
On ne peut que comprendre et grâce à ce texte comprendre qu il faut absolument être acteur de sa santé et être pris en charge globalement
Tout est hyper cohérent et limpide
Félicitations
J adore