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Le cancer: ce crabe sournois

Qui est-il?

Mon introduction va être brutale: je n’aime pas beaucoup cet animal: le crabe! Cette façon de se déplacer en biais, de se figer quand on le surprends, de se terrer puis de refaire surface quand on a le dos tourné…Bref, un crabe, c’est sournois…comme un cancer. 

L’origine du mot cancer provient du terme latin homonyme qui signifie crabe. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le cancer était associé au crabe? Et bien, c’est Hippocrate qui, le premier, compare le cancer à ce crustacé par analogie à l’aspect des tumeurs du sein avec cet animal. En effet, la lésion tumorale a « des veines étendues de tous côtés, de même que le crabe à des pieds ». Il dresse donc un parallèle avec la forme arrondie de la tumeur entourée de rayons semblables aux pâtes d’un crustacé. 

Il existe plusieurs espèces de crabe, certaines diffèrent selon leur lieu de vie: de terre, de mer etc. Tout comme le cancer, suivant la localisation, les caractéristiques ne seront pas les mêmes. Les plus sournois seront les cancers qui notamment ont une capacité invasive, ceux non décelé par le système immunitaire: en effet, une espèce de crabe sans prédateur risquera de proliférer et d’exercer un pouvoir bien trop dictatorial. D’ailleurs, ne dit-on pas non plus un panier de crabes représentant un groupe de personnes qui ne s’entendent pas entre elles et qui cherchent à se nuire! A mon sens, l’analogie est véritablement pertinente!

Parlons chiffres

Selon l’OMS, plus d’1 personne sur 5 aura un cancer au cours de sa vie. Il s’agit donc d’une maladie fréquente, multifactorielle mais sur laquelle fort heureusement on peut agir. Le crabe pour ma part, même s’il me fait peur, je préfère le regarder en face, pour le tenir éloigné…et ceci grâce à la prévention. Mais si toutefois, il viendrait à me surprendre, je pense que c’est en l’observant, en le connaissant davantage que j’aurais alors les armes efficaces pour le combattre. C’est aussi le but de cet article, que vous puissiez vous aussi le regarder en face, l’étudier, comprendre sa survenue, pour trouver vos stratégies personnalisées. Une de mes missions: vous y aider en accompagnant les traitements classiques. En effet, je pense que c’est l’association entre la vision holistique de la maladie proposant des traitements complémentaires et la chimie des traitements allopathiques qui permettra d’optimiser les chances de guérison.

Un cancer nait d’une modification d’une cellule, laquelle se transforme et acquiert des modifications dans son fonctionnement. On dit qu’elle mute car le programme génétique peut être modifié. Il faut savoir qu’en chacun de nous, des milliards de cellules subissent ces anomalies, sans que nous déclarions un cancer. En effet, nos soldats de l’immunité inspectent en permanence le bon fonctionnement de nos états et renouvellements cellulaires. Nous possédons aussi des systèmes de réparation. Mais dans un contexte particulier, quand les crabes manquent de prédateurs et sont trop nourris, ceux-ci prolifèrent insidieusement. Nous allons donc mettre en évidence les mécanismes en jeu entre la naissance, la croissance et l’invasion d’une tumeur et entre ces défauts de reconnaissance et de destruction des cellules cancéreuses. Puis, nous détaillerons les armes pour lutter contre ce nuisible.

Le comprendre

Son cycle de vie

L'initiation: la naissance du mutant

Tout commence par une mutation, c’est-à-dire par une modification du programme de la cellule, que cette modification soit:

  • constitutionnelle (héréditaire ou non): le programme en lui-même donc irréversible

et/ou

  • dépendante de l’expression des gênes donc réversible: la lecture du programme.

Les gênes impliqués sont ceux contrôlant les étapes de la cancérogenèse: croissance cellulaire, réparation de l’ADN par exemple.

Ces mutations se produisent sous l’influence de facteurs oncogènes comme les radiographies, la lumière du soleil, les pollutions aérienne ou chimiques ou des virus. L’âge, l’alimentation, le lieu de vie, les médicaments, les infections et maladies inflammatoires peuvent ainsi augmenter les risques. 

Sa promotion: la mue du crabe

Lorsque la cellule mutée se clone, se crée un groupe de cellules qui forment un tissu cancéreux possédant un fonctionnement indépendant des autres. Cet amas acquiert des propriétés propres, le rendant autonome et insensible aux ordres des cellules saines.

Il s’agit d’une tumeur in situ qui se développe grâce à un environnement favorable: la présence de facteurs de croissance citons notamment certaines hormones dont l’insuline et les oestrogènes. Ces cellules restent des cellules du soi (nous appartenant) bien que mutées, elles sont donc moins bien reconnues par le système immunitaire, d’autant plus si celui-ci est déprimé, comme par exemple chez le sujet âgé ou immuno-déprimé par des réactivations virales ou des traitements immuno-dépresseurs.

La prolifération: le panier de crabe

La tumeur se développe et envahit les tissus à proximité ou migre dans des tissus plus éloignés via les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Ceci est possible grâce au phénomène d’angiogénèse: il s’agit de la capacité des cellules cancéreuses à former des nouveaux vaisseaux sanguins leur permettant de croître et de se disséminer. Certains facteurs stimulent l’angiogénèse comme encore une fois les facteurs de croissance mais aussi des perturbations dans la réponse immunitaire et un environnement pro-inflammatoire.

Son alimentation

Le crabe est aussi malin: il détourne tout à son profit, dont les métabolismes cellulaires, perturbant le fonctionnement de la mitochondrie, notre usine de production d’énergie. 

Il se nourrit de sucre préférentiellement mais aussi d’acides gras et de glutamine quand les autres sources d’énergie sont épuisées.

Son environnement

Les facteurs de risques

Les mutants naissent et se développent à la seule condition que l’environnement y soit favorable. Quels sont les facteurs concourant à créer ce climat propice?

les facteurs génétiques

Ces cancers « hérités » concernent 5 à 10% des cancers. Ils ont tendance à apparaître plus précocement.

Parmi eux: 

  • Les cancers génétiques, comme par exemple les mutations BRCA1 et 2 pour le sein, la mutation du gène P53 (responsable de la mort des cellules défectueuses) ou le syndrome de LYNCH (cancers colo-rectaux)
  • Les cancers à prédisposition génétique affectant notamment les phase de détoxication du foie, la méthylation, la vitamine D

Les facteurs épigénétiques

Il ne s’agit pas d’un changement du code génétique mais d’un changement dans l’expression des gènes (la lecture).

Parmi eux:

  • la mauvaise hygiène de vie: alcool/tabac/malbouffe
  • les polluants, les radiations toxiques et perturbateurs endocriniens
  • le manque de sommeil/le stress/la sédentarité/l’excès de sport
  • l’âge et le poids (surpoids ou sous poids)
  • les infections: virus, bactéries
  • la faiblesse immunitaire 
  • le déséquilibre du microbiote
  • l’inflammation chronique
  • la mauvaise détoxication hépatique
  • l’insuffisance ou l’excès de méthylation

Zoom sur le stress

Le stress chronique:

  • affaiblit le système immunitaire en diminuant de 20% les lymphocytes appelés NK (Natural Killer), ceux-ci ont pour mission de déceler les cellules cancéreuses. De même, ce stress altère le sommeil et donc la sécrétion de mélatonine, substance anti-inflammatoire et anti-oxydante. Le cortisol en excès augmente aussi la glycémie, ce glucose pouvant nourrir les cellules tumorales et la production d’insuline en réponse est pro-inflammatoire. Enfin, l’immunité intestinale sera aussi affectée.
  • active les gènes pro-cancers et désactive ceux suppresseurs de tumeur.

Il sera donc essentiel de bien gérer le stress afin qu’il ne perturbe pas l’organisme dans sa chimie.

Aussi, il sera important de s’interroger sur sa vie actuelle…Faîtes vous face à des problématiques? Êtes vous en conflit? Les émotions non exprimées peuvent s’imprimer dans le corps et parfois notre corps nous rappelle cette quête de sens…

Une des propriétés notables de la cellule cancéreuse est son immortalité. Alors qu’une cellule normale a une durée de vie déterminée et un nombre de réplications limité, le crabe peut se répliquer à l’infini. On dit aussi que la cellule cancéreuse a la capacité d’échapper à l’apoptose, c’est-à-dire à sa mort programmée. 

Ces caractéristiques peuvent paraître inéluctables mais comme tout personnage de sciences fictions, aucun n’est réellement immortel. Grâce à l’étude de ses propriétés, des failles pourront davantage être mises à nues et des stratégies personnalisées utilisées.

Le combattre

Les armes chimiques

Les traitements classiques

Les traitements allopathiques ne cessent de se perfectionner grâce à la recherche très active. Les thérapies deviennent de plus en plus ciblées. Découvrons certaines d’entre elles.

La chimiothérapie

La chimiothérapie est sûrement la plus connue des thérapies. Elle a une action toxique sur les cellules cancéreuses en division et/ou une action cytostatique, c’est-à-dire qu’elle bloque les cycles de la cellule l’empêchant de se développer. Elle génère ainsi beaucoup de radicaux libres par ces mécanismes. Les effets secondaires seront plus marqués sur les cellules à renouvellement rapide comme les cellules de la moelle osseuse, de l’intestin, les phanères et les gonades.

La radiothérapie

La radiothérapie est un traitement local par rayonnements externes visant à nécroser les cellules. Elle a donc une action très oxydante, mais uniquement locale. Les effets secondaires sont plus ou moins importants selon la zone irradiée.

L'immunothérapie

L’immunothérapie aide le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses et neutralise leurs défenses. Le risque peut-être un emballement immunitaire et l’apparition de maladies auto-immunes, ainsi que quelques effets secondaires. Attention aux interactions car les produits s’éliminent lentement. Un microbiote équilibré et riche prédispose à la réussite de cette thérapie.

L'hormonothérapie

L’hormonothérapie fait partie des thérapies ciblées et concerne les cancers hormono-dépendants dont bien sûr le cancer du sein entre autres. Le but est de stopper la production hormonale, facteur de croissance de la tumeur. Les effets secondaires dépendent du type de blocage: périphérique ou central. Concernant certains cancers du sein par exemple, quand le blocage est périphérique (avant la ménopause), le tissu osseux sera préservé du manque d’œstrogènes. Le traitement sera souvent long pour se préserver des récidives.

Les outils complémentaires

Le désir des patients est de vivre et pas seulement de survivre: cela signifie que pendant la guerre, il sera important de soigner les blessés et de s’occuper des dommages collatéraux. Puis, la reconstruction sera aussi essentielle avec la prévention des récidives. Les traitements complémentaires auront alors toute leur place pour ces objectifs.

Pour cela, le bilan de santé fonctionnelle permettra de mettre en évidence les facteurs de risque et d’essayer de comprendre l’histoire de ce crabe.

Cependant, il sera fortement recommandé de ne pas aller à l’encontre des consignes médicales et des précautions seront préconisées quant aux interactions entre les armes chimiques et les aides naturelles ou micronutritionnelles.

 

Le bilan de micronutrition

Le bilan de micronutrition va nous permettre de dresser un état des lieux quand aux dysfonctions de l’ensemble de l’organisme: il s’agit du fameux terrain grâce auquel les crabes ont pu émergés.

Quels sont les antécédents familiaux? Comment se passe la digestion? Y’a t’il du stress chronique? des problèmes de sommeil? Quelles sont les habitudes alimentaires? La personne est-elle sédentaire ou au contraire très sportive? De ces questions naîtront des hypothèses sur des facteurs oncogènes en présence donc sur des anomalies épigénétiques et génétiques. Seront alors proposés des conseils sur l’hygiène de vie, des compléments alimentaires, et des analyses biologiques fonctionnelles pour aller plus loin dans la prise en charge.

Si des traitements sont en cours, les effets secondaires seront listés et des propositions pourront grandement améliorer le confort du patient et donc son apaisement. En aucun cas, ces aides ne devront modifier l’action des armes chimiques. En effet, les médicaments administrés et la phytothérapie notamment pourraient interagir, modifiant l’efficacité des molécules allopathiques, de part le traitement de celles-ci via le foie. De même, aucun anti-oxydant ne sera conseillé pendant cette phase car l’inflammation est voulue: on veut carboniser ce crabe! Toujours pendant les traitements, d’autres conseils pourront faire partie intégrante de la prise en charge comme un rééquilibrage alimentaire pour affamer ce crabe et modifier l’environnement au sein duquel il s’est développé. 

Les complémentations ne sont pas anodines. Je vous conseille de vous faire accompagner par un professionnel de santé qui saura vous aiguiller en toute sécurité.

Les micronutriments et compléments alimentaires

Suivant les déficits objectivés, certains micronutriments seront importants à optimiser.

Par exemple, un taux de vitamine D au delà de 80 ng/ml permettra d’inhiber l’angiogénèse, normalisera le terrain inflammatoire et équilibrera davantage le système immunitaire. Elle fait partie des indispensables!

De même, certaines vitamines du groupe B et le zinc seront conseillées en cas de méthylation déficitaire. Cette dernière est responsable d’une part de la bonne lecture des gènes mais aussi d’une voie de détoxication du foie. 

Saviez-vous que le requin avait la particularité de ne jamais déclarer de cancer! Peut être du fait de la présence d’alkylglycérols dans son foie? Ce corps gras a la capacité de stimuler les lymphocytes NK, d’inhiber l’angiogénèse et d’agir contre la fatigue: encore un essentiel.

L'homéopathie

L’homéopathie a la particularité de n’entraîner aucun effet secondaire, ni interactions avec les traitements. Ainsi, il ne sera jamais contre-indiqué mais n’agira que sur les effets secondaires des traitements allopathiques.

La gemmothérapie

La gemmothérapie aura aussi pour avantage une faible toxicité et peu de contre-indications. Toutefois, dans les cancers hormono-dépendants, certains bourgeons ne seront pas utilisés.

La phytothérapie

La phytothérapie se distingue par la multiplicité des formes utilisées: en EPS (extraits phyto standardisés), extraits, poudre, tisane. Les plantes peuvent être protectrices vis-à-vis des effets secondaires mais aussi agir sur les cellules cancéreuses. Cependant, elles ne sont pas conseillées pendant les traitements du fait de leurs vertus anti-oxydantes, de leurs interactions pendant les phases de détoxication du foie et de leur toxicité.

L'aromathérapie

Les activités anti-tumorales des huiles essentielles sont multiples. l’utilisation par voie externe (olfaction ou massage) sera privilégiée. Cependant, elles peuvent se révéler très toxiques et interagir de la même façon que la phytothérapie. Leur utilisation est donc soumise aux connaisseurs.

La mycothérapie

La mycothérapie consiste en l’administration de champignons médicinaux. Ils sont d’une grande aide pour équilibrer et soutenir le système immunitaire. De part leur composition, ils sont aussi toxiques pour les cellules cancéreuses et inhibent l’angiogénèse. Ils protègent enfin des effets secondaires de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Ils ont très peu de contre-indications en cancérologie mais seront stoppés avant toute chirurgie du fait de leur action fluidifiante. Il sera important de s’assurer de leur bonne qualité car ce sont « des éponges » à polluants.

Zoom sur les analyses fonctionnelles

Comme souvent en santé fonctionnelle, les analyses biologiques fonctionnelles nous permettent d’affiner l’étude du terrain: est-il inflammatoire, y’a t’il du stress oxydatif, une insulino-résistance, un souci de méthylation, un déséquilibre du microbiote? etc. Celles qui seront proposées dépendront de la clinique du patient et pourront aussi bien être utiles en prévention en amont de la découverte d’un cancer ou en prévention des récidives. Pendant les traitements, elles permettront aussi de discerner les facteurs oncogènes et donc de proposer des solutions adaptées.

l'alliance thérapeutique

Les chasseurs de crabe

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Un crabe, ça se décortique, il faut du temps, de la patience pour tenter d’en venir à bout intégralement…

Si on s’y attaque à plusieurs, les chances de réussite seront optimisées: l’attaque chimique, travailler le terrain, soulager les effets secondaires pour le bien-être du patient font partie à mon sens des stratégies nécéssaires. Elles permettront aussi de prévenir les récidives puisque les causes possibles auront été mises à nues.

Malheureusement, ce concept d’alliance entre les médecines classiques et la santé fonctionnelle est encore trop peu exploité, tout le monde y gagnerait pourtant…sauf le crabe!

Mes inspirations

Je vous conseille cet ouvrage très complet, accessible, pronant l’alliance thérapeutique: l’indispensable référence!

  • Oncologie intégrative – du cancer vers la santé, Dr Jean-Loup Mouysset aux éditions Dangles

Résumé: L’efficacité des traitements conventionnels en cancérologie n’est plus à démontrer. L’oncologie intégrative permet à la personne touchée par le cancer de devenir actrice de sa santé. Ainsi, un suivi global se met en place, centré sur la personne touchée et son entourage, en associant à une médecine fondée sur des données probantes, une médecine de valeurs qui constitue un soutien essentiel au bien-être du malade. Il est confirmé que l’apport non médicamenteux peut intensifier l’efficacité du traitement allopathique, donner du sens à ce processus souvent pénible et offrir de la vie à la survie.

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